Après la séance :
le possible effet rebond
Parfois, après une séance de kinésiologie ou de reiki on peut se sentir « chamboulé.e », que ce soit physiquement ou émotionnellement, cela peut arriver. Je vous partage ici un article éclairant pour comprendre ce phénomène et voir ces désagréments temporaires sous un autre angle.
Retrouvez l'article original ici :
Merci à Guillaume Pina pour cette contribution plus qu'utile ! Je me suis permise de faire 2 modifications (corrections orthographiques et remplacement du mot "patient" - qui appartient à la médecine - par le mot client.
L’effet rebond : quand c’est pire après la séance : décryptage…
Vous sortez d’une séance et vous vous sentez bien, mais voilà qu’apparaissent quelques jours plus tard, des signes pour le moins désagréables auxquels vous ne vous attendiez pas. Tout va pour le pire et vous regrettez peut-être d’avoir opté pour le praticien que vous avez choisi. Vous commencez à le regretter et vous vous demandez que faire…
Un réflexe désagréable, mais heureusement momentané
Ce qui vous arrive porte le nom d’effet-rebond. C’est une aggravation réactionnelle transitoire qui survient le lendemain ou le surlendemain d’une séance, alors que tout semblait aller pour le mieux.
En général, ce type de réaction a lieu lors des premières séances et ne se reproduit que rarement après. Cette phase est d’autant plus surprenante que la personne, rentrée soulagée, se sentait alors beaucoup mieux, d’où sa déception ("ça n’a pas marché » ou "ça n’a servi à rien") ou le doute (« le kinésiologue n’aurait pas fait une bévue ?" ).
Eh bien c’est étrange, mais ce qui se passe est tout à fait normal, et même plutôt attendu.
L’effet rebond vient du grec resbon, factice. C’est un terme usité dans plusieurs disciplines : en médecine, en psychologie, comme en économie. En kinésiologie ou dans d’autres méthodes, cette phase – aussi appelée « phase ou crise épileptoïde » – dure en moyenne environ 10 jours durant lesquels tout est possible. Ce qui fait que si la personne ressort de la séance avec un soulagement et cette impression d’être dérouillé, les jours suivants sont moins glorieux. Apparaît une phase d’exagération parfois assez spectaculaire : fatigue, courbature, apparition de douleurs variées, impression d’avoir été passé sous un rouleau compresseur, etc… puis tous ces symptômes disparaissent, y compris celui qui constituait le motif de la consultation.
Le prix à payer : neurobiologie du stress ou de la douleur
La douleur ou le stress ne sont pas là pour nuire mais comportent une fonction. Ils sont un signal d’alarme qui oblige la personne à réagir, voire à chercher une aide extérieure, les ressentis peuvent être aigus ou chroniques, et plus ou moins expressifs. A minima, ils subsistent en toile de fond comme une gêne supportable au fil des ans. Mais derrière les symptômes ou le mal être se dessine un système qui arrive aux limites de son adaptation. Le corps s’épuise à lutter contre un déséquilibre permanent.
Lorsqu’on lève l’obstacle – l’origine du déséquilibre – l’organisme peut enfin se lancer dans un processus de réparation. Celui-ci est consommateur d’énergie et provoque des symptômes, dits de "réparation", ce qui est une réaction normale de l’organisme.
Des signes de bon augure
Même si désagréable, cet effet rebond est donc de bon augure. Il révèle que l’organisme retrouve le pouvoir de corriger les problèmes à l’origine du symptôme. En général, cela montre que l’on a touché à une cause profonde et assure la disparition d’un amas de problèmes et de la non-réapparition de ceux-ci, sauf si la personne retombait sur la même cause. Ceci serait alors l’indice d’un traumatisme émotionnel inconscient sur lequel il conviendrait de se pencher.
La personne peut donc naturellement présenter après une bonne séance des signes de fatigue, des courbatures, des douleurs migrantes, une sensation de mal être émotionnel, etc. dont l’intensité est tout à fait variable et semble dépendre du niveau de résistance au changement, de la chronicité, des tissus concernés et de l’importance du traumatisme à l’origine de tous ces maux.
Pourquoi cela n’apparait-il qu’après la séance ?
En général, la séance apporte un gain. La personne se sent soulagée. Quelque chose vient de se libérer à l’intérieur et ça se ressent, on a l’impression que "ça circule à nouveau" . Il arrive même qu’on exagère un peu : certains qui avaient les épaules bloquées, en profitent maintenant pour nettoyer les rideaux ou tailler les haies, ceux qui ne se sentaient pas bien émotionnellement en profite pour faire la fête, choses qu’ils avaient du mal à réaliser auparavant. Je le leur déconseille fortement et je demande de rester calme pour les 2 semaines qui suivent la séance. Mais dès le lendemain, c’est parfois la surprise. Que s’est-il donc passé ?
Pendant le sommeil, le corps est entré dans une phase neurologique parasympathique, c’est-à-dire qu’il s’est mis en mode de récupération. L’organisme est en branle-bas de combat : les cellules s’activent pour corriger tout ce qui peut l’être, les circuits neurologiques changent, etc…
Si beaucoup de choses sont à réparer, il est évident qu’il y aura des signes de fatigue, des désagrément émotionnels voire des courbatures. Les douleurs et ressentis n’en sont que la suite logique et momentanée : l’organisme travaille d’arrache-pied en arrière-plan.
Rendez à César ce qui est à César !
En réalité, même si ces signes sont expressifs les dix premiers jours en moyenne, les réactions de l’organisme en arrière-plan s’étalent véritablement sur 4 à 12 semaines. Cependant, elles ne sont plus conscientes, c’est-à-dire que la personne ne ressent plus de désagréments.
Néanmoins, il arrive parfois que les douleurs durent, malgré tout, plus longtemps que ces dix jours et c’est pourquoi au-delà de deux semaines, il m’arrive de compléter la séance soit par un élixir floral ou spagyrique, soit en faisant revenir la personne pour libérer le blocage sous-jacent. Il s’agit le plus souvent de dérangements minimes.
Certaines personnes, se sentant désemparées, cherchent dans l’urgence un autre intervenant pour soulager la situation devenue catastrophique à leurs yeux (cela dépend bien évidemment du niveau d’angoisse de chacun). Il faut savoir être rassurant. Mais si la personne se fait traiter par quelqu’un d’autre après notre séance, deux cas de figure sont possibles : soit la situation s’aggrave encore (les capacités de régénération sont à nouveaux sollicitées et on repart pour un tour) et le client impute tout ce qui lui arrive au premier intervenant qui l’a traité ; soit cela s’atténue aussitôt ou dès le lendemain et le client croit avoir déniché son sauveur, celui qui – enfin – a su trouver la cause de son problème. Dans ce second cas également, le premier thérapeute est aussi mis dans le même sac et sera considéré comme un incompétent, dangereux de surcroît.
Cependant, ce que le client ignore, c’est que bien souvent le premier intervenant ayant réellement touché la vraie cause du problème, ce qui arrive ensuite est tout simplement la phase épileptoïde de cet effet rebond. La moindre petite intervention dans cette phase accélère la réparation de manière spectaculaire et ce qui était attribué à l’intervenant « sauveur » n’est autre que la conséquence naturelle du premier traitement.
Pourquoi n’y a-t-il pas d’effet rebond en médecine ?
Là où la médecine allopathique s’occupe de réduire ou de faire disparaître les symptômes, les approches holistiques, elles, tentent de retracer l’histoire de la maladie et d’en corriger les causes sous-jacentes, car elles savent que si l’on n’atteint pas la cause, les conséquences s’éterniseront. Ces dernières confirment d’ailleurs le postulat de l’intelligence du corps. Et ce n’est pas qu’un postulat ! Observez une grossesse ou bien tout simplement une cicatrisation : il nous est impossible de reproduire cela à notre niveau. Nous profitons tout au plus de ces propriétés, nous les manipulons un peu, mais c’est le corps qui orchestre tout.
L’idée est d’éradiquer la cause puis de laisser le corps annuler toute l’adaptation jusqu’aux symptômes, ce qui suppose une période de réparation intense, dont le début est marqué par ce fameux effet rebond. Les clients ont l’impression d’un retour en arrière, comme s’ils revivaient à rebours leurs anciens symptômes. Il est dit que pour chaque année d’adaptation, il faut compter un mois de récupération. Je le pense, mais cela ne veut pas dire que le client ressentira cette activité de fond pendant toute cette période. Il sera libéré avant, tandis que l’organisme continue en sourdine à travailler sur sa lancée.
Si l’on ne s’attarde qu’aux symptômes, en les réduisant, d’autres apparaissent. Il n’y a aucun effet rebond. Le client cherche un soulagement rapidement, il l’obtient, mais progressivement, plusieurs jours, semaines ou mois, voire parfois quelques années seulement après, surviennent d’autres problèmes. C’est pourquoi, il est intéressant de s’attarder beaucoup plus tôt sur le moindre signe que présente la personne, aussi minime soit-il, parce qu’il trahit déjà qu’il se passe une chose dont l’organisme n’arrive pas à se libérer. Inutile de laisser cela prendre des proportions avec le temps. Et je ne crois pas qu’il s’agisse de prévention, mais d’un regard plus juste sur le problème.
Le danger dans tout cela est de confondre cet effet rebond avec l’apparition d’un autre problème. C’est pourquoi il faut être vigilant et surtout à l’écoute du client, mais également du corps, qui lui ne ment pas.
Il apparaît qu’une vraie relation d’équipe doive s’instaurer entre le client et l’intervenant. Le client doit participer à sa santé et se responsabiliser. Il peut être invité par ce processus à sortir du rôle de victime et surtout regarder ses angoisses en face. Quant à l’intervenant, il doit apprendre à parler, à expliquer avec des mots simples et traduire (une sorte de feed-back) ce qu’exprime le corps.
C’est passionnant, et il serait égoïste de garder tout cela pour soi, alors qu’il s’agit, tout de même, du corps du client ! Il incombe à chacun d’accepter ses propres limites, et accueillir l’autre tel qu’il est, climat à partir duquel il est possible de construire quelque chose. Client et intervenant peuvent alors se parler franchement sans se blesser. Et dans ce domaine, être vrai est la pierre angulaire de la technique.
Guillaume Pina – Institut Lyonnais de Kinésiologie